Mr La Chèvre
Prodige
Syndicat des Travailleurs du Cartel
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- 7 Novembre 2025
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FICHE PERSONNAGE – S.T.C
(Contention et Recherche)
Mr La Chèvre
(Contention et Recherche)
Mr La Chèvre
Background
Origines et enfance
Anneliese Volkova naquit à Dresde, dans ce qu’il restait d’une Europe industrielle déjà fragilisée par les crises énergétiques et les tensions politiques des années 1990.
Son père, Ivan Volkova, d’origine russe, travaillait comme technicien dans une usine chimique.
Sa mère, Klara Schneider, infirmière, enchaînait les gardes dans un hôpital public à court de tout.
Ils vivaient modestement, dans un appartement gris d’un ancien bloc d’habitation en béton.
Ivan était un homme de principes : le travail, l’ordre, le silence.
Klara, plus douce, compensait ce monde d’angles et de discipline par des gestes simples — un repas chaud, une main sur l’épaule, un mot pour apaiser.
De cette éducation, Anneliese garda un goût profond pour la régularité.
Enfant calme et curieuse, elle démontait tout ce qu’elle trouvait pour comprendre comment cela fonctionnait.
Les autres enfants la trouvaient étrange. Elle parlait peu, mais observait tout.
Ses enseignants notaient son sérieux : appliquée, propre, toujours à sa place, comme si elle savait déjà qu’il fallait se faire oublier pour rester en sécurité.
Physiquement, c’était une enfant frêle : cheveux châtain clair, yeux gris-bleu, peau pâle.
Sa mère disait qu’elle “semblait toujours tout peser du regard avant de parler”.
La guerre des 7 heures
Elle avait huit ans quand le ciel s’est fendu.
Les premières failles sont apparues loin, mais l’Europe entière a senti le choc.
La télévision parlait d’un “incident scientifique” aux États-Unis, puis plus rien.
Les jours suivants, les sirènes ont hurlé sans discontinuer.
Elle se souvient du ciel : éclaté de lumière, puis obscurci par la fumée.
Les convois de civils ont traversé les routes, fuyant sans savoir vers où.
Sa famille tenta de rejoindre Berlin ; le convoi fut arrêté.
Les survivants furent triés par des silhouettes masquées qu’aucun humain ne commandait.
C’est là qu’elle vit pour la première fois le Cartel — et qu’elle comprit que le monde venait de changer pour de bon.
Son père fut “réaffecté” à un complexe industriel sous autorité étrangère. Il ne revint jamais.
Sa mère mourut peu après, dans un abri de fortune, faute de traitement.
Depuis, Anneliese parle peu de cette période.
Elle dit seulement qu’un jour, “le bruit a tout remplacé”.
Adolescence sous le Cartel
Elle grandit dans un foyer d’éducation géré par l’administration du Cartel.
Là-bas, on apprenait surtout la discipline : penser, c’était déranger ; obéir, c’était vivre.
Elle s’y adapta rapidement, non par conviction, mais parce qu’elle avait compris que les dociles mangeaient mieux que les curieux.
Ses résultats la dirigèrent vers un cursus technique.
Maintenance, logistique, gestion des stocks : de quoi servir la machine sans jamais la remettre en question.
Elle développa un goût presque obsessionnel pour la propreté et la symétrie.
Elle disait que “ranger, c’est faire taire le bruit”.
Description physique – Période citoyenne
Avant son recrutement, Anneliese était une femme qu’on remarquait difficilement.
Elle mesurait 1m72, fine sans être fragile, avec une silhouette droite, un maintien discret mais précis.
Ses cheveux châtain clair étaient toujours attachés, rarement lâchés. Non par coquetterie, mais pour éviter qu’ils gênent son travail.
Quelques mèches plus claires prenaient des reflets dorés sous les néons.
Son visage était fin, ovale, presque trop pâle, avec un nez droit et des lèvres étroites, rarement animées d’un sourire.
Ses yeux gris-bleu, vifs mais calmes, donnaient une impression d’attention constante. On y lisait la fatigue avant la peur.
Sa peau claire trahissait les longues heures passées à l’intérieur, loin de toute lumière naturelle.
Ses mains, fines et nerveuses, portaient les cicatrices des outils et du travail manuel.
Elle parlait peu, d’une voix douce, légèrement rauque, au ton bas et hésitant.
Ses vêtements civils étaient neutres : chemise grise, manteau long, bottines noires usées, brassard réglementaire.
Tout en elle semblait fait pour se fondre dans la masse.
L’entrée dans la vie civile et la relocalisation
Devenue adulte, elle travailla dans un entrepôt civil du S.T.C., syndicat de gestion de la main-d’œuvre humaine sous supervision du Cartel.
Tâches simples : trier, transporter, vérifier.
Pas d’incidents, pas de remarques. Le soir, elle écoutait le murmure constant de la cité depuis son logement étroit.
Lorsqu’elle reçut son ordre de relocalisation vers la Cité 24 – Terminal 6, elle accepta sans discuter.
Pas par obéissance, simplement parce qu’il n’y avait aucune raison de refuser.
Arriver sur le serveur
L’incident des rations
À peine arrivée à Cité 24, Secteur 6, elle commit l’erreur qui marquerait sa vie.
À la suite d’une session usine, des boîtes de rations loyalistes restèrent en sa possession.
Elle comptait les signaler plus tard, mais le couvre-feu tomba avant qu’elle ne le fasse.
Une fouille de routine de la Protection Civile découvrit les boîtes dans son logement.
Elle tenta d’expliquer, sans succès.
Trois coups de matraque et une courte détention : la leçon fut comprise.
Depuis, elle garde le silence comme réflexe de survie.
Recrutement au S.T.C.
Quelques jours plus tard, une annonce de recrutement du S.T.C. résonna dans le secteur.
Elle hésita un instant, puis se rendit au QG pour obtenir des informations.
La Branche C&R (Contention et Recherche) manquait de personnel..
Elle n’était pas la seule candidate : une autre citoyenne et un citoyen postulaient pour d’autres branches.
Un entretien oral se fit avec le personnel administratif du S.T.C., après dépôt du formulaire.
Cela prit quelques minutes pour raisons administratives.
On l’informa qu’elle recevrait une réponse dans la soirée ou le lendemain.
(Note : le choix de cette branche ne lui confère aucun statut spécial. Elle reste au plus bas échelon des fonctions S.T.C. tant qu’aucune promotion officielle n’est actée.)
Description physique – Période S.T.C.
Aujourd’hui, ce qu’on voit d’Anneliese n’est plus qu’une silhouette.
Combinaison Hazmat jaune intégrale, scellée, marquée du sceau du Cartel sur l’épaule gauche.
Au bras droit, un brassard noir porte l’inscription blanche Jaune.138, légèrement usée.
Casque blanc hermétique avec deux optiques circulaires diffusant une lumière jaune constante.
Respirateur intégré doté d’un modificateur : voix neutre et métallique ; une oreille attentive peut y percevoir parfois une inflexion plus douce.
Coutures pressurisées, plaques de renfort aux articulations, gants bleus scellés, bottes noires renforcées — équipement standard Contention et Recherche.
Tout est prévu pour l’isoler du monde extérieur.
Dans la hiérarchie du S.T.C., elle occupe le plus bas échelon : agent de terrain.
Ceux qu’on envoie en premier : vérifier si l’air brûle, si l’eau corrode, si la contamination s’arrête ou continue.
Elle n’en prend pas ombrage. Cette invisibilité lui convient : personne ne la regarde, personne ne la questionne.
Son état d’esprit actuel
Le monde extérieur lui semble désormais trop bruyant, trop vivant.
Elle dort avec son casque à portée de main, par réflexe.
Elle ne parle que lorsqu’il le faut, et chaque mot semble passer par un filtre invisible, même quand elle n’a plus le respirateur.
Anneliese ne hait rien.
Elle n’aime rien non plus.
Elle se contente d’être là, d’agir, de nettoyer, de rapporter.
Le silence est devenu son seul espace personnel.
Et dans ce silence, elle trouve la paix que le monde d’avant n’a jamais su lui offrir.
Annexe – Comportement et communication
Attitude générale
- Ne recherche jamais le contact.
- N’aborde personne ; ne parle que si on s’adresse à elle.
- Gestes lents, méthodiques, dictés par le protocole.
- Chaque action est calculée pour éviter l’erreur, non pour « bien faire ».
- Postures droites mais sans assurance : contrainte, retenue.
Communication verbale
- Voix calme, plate, monotone via modulateur.
- Aucune question, aucune reformulation.
- Même ton envers supérieur, collègue, civil.
- Tout est dit sur le même rythme, avec la même neutralité.
Communication non verbale
- Position statique, bras croisés ou mains jointes.
- Regarde toujours droit ou vers le sol.
- Aucun geste de tête, aucun signe d’assentiment : seul le silence ponctue.
- Ajuste parfois son brassard ou ses gants — réflexe mécanique.
Rapport à l’autorité
- Obéissance totale et immédiate.
- Pas de réaction émotionnelle à la réprimande ou à l’éloge.
- Exécute les ordres pour ne pas être remarquée ; se tait une fois la tâche terminée.
Interaction avec les civils
- Polie, froide, strictement procédurale.
- Aucune compassion affichée, aucune curiosité.
- Si blessure : n’intervient que sur ordre explicite.
- Priorité : signaler → attendre → exécuter.
Interaction avec les collègues
- Même neutralité absolue.
- Pas d’échange personnel.
- N’aide que si la procédure l’exige ; jamais par élan.
- Considère l’entraide comme un protocole, pas comme une morale.
Réactions émotionnelles
- Peur : se fige, puis agit calmement.
- Douleur : silence ; posture pliée, puis redressée.
- Colère : inexistante.
- Fatigue : léger ralentissement, sans plainte.
- Seul moment d’humanité visible : quand elle est seule. Une main posée sur le respirateur, un souffle plus long — preuve qu’il y a encore quelqu’un sous la tenue.
Évolution comportementale récente
Depuis plusieurs semaines, certains éléments de son comportement ont commencé à évoluer de manière imperceptible pour ceux qui ne la connaissent pas. Rien qui ne perturbe les procédures, rien qui ne puisse constituer une anomalie selon les critères du S.T.C. – simplement des nuances, trop fines pour être remarquées sans y prêter attention.
Perception sensorielle
Lors de missions impliquant du matériel biologique ou des organismes contaminés, Anneliese observe quelques secondes de plus que nécessaire.Pas par fascination, mais comme si elle cherchait à confirmer une hypothèse qu’elle ne s’avoue pas encore.
Les cris étouffés des infectés, les chocs irréguliers contre les parois, les expirations humides — elle semble parfois suspendre son geste, le temps d’identifier une variation dans ces sons.
Elle parle de “fatigue auditive” lorsqu’on l’interroge brièvement, avant de reprendre son travail avec la même précision.
Analyse du matériel contaminé
Elle suit les protocoles strictement.Cependant, lors du traitement d’un cadavre infecté ou d’un parasite, son regard s’attarde sur les structures répétitives : nervures, fissures, courbures, segments.
Elle ne les décrit jamais à voix haute.
Mais elle les “reconnaît”, comme si certaines formes lui semblaient déjà familières.
Ce n’est pas un intérêt scientifique déclaré.
Plutôt une intuition méthodique, discrète, qu’elle réprime par souci de rester dans le cadre.
Interprétation cognitive
Elle ne considère plus les cris ou les spasmes comme de simples réactions aléatoires.Pour elle, certains patterns pourraient être des réactions mécaniques, biologiquement logiques — ou quelque chose d’un peu différent, sans toutefois l’admettre.
Elle ne formule rien, pas même en pensée claire : une impression, rien de plus.
Un doute qui s’installe mais qu’elle refuse de qualifier.
États internes
Lorsqu’elle retire son casque, très rarement, elle reste parfois immobile quelques secondes.Les paupières closes, respirant lentement, comme si elle tentait de retrouver le calme d’un environnement filtré, contrôlé, prévisible.
Le monde extérieur lui apparaît plus chaotique qu’avant.
Ce qui est organique, lui, semble suivre un rythme qu’elle comprend de mieux en mieux sans savoir pourquoi.
Rationalisation
Consciente de ces légères dérives, elle se rassure par des explications strictement techniques :“Exposition prolongée”, “habituation sensorielle”, “surcharge de mission”.
Elle se persuade que tout est normal, que rien n’a changé.
Et de fait, rien n’a changé dans ses performances :
protocoles suivis, rapports complets, aucune faute, aucune déviation.
Mais derrière la visière jaune, dans ces instants silencieux que personne ne voit, quelque chose s’installe.
Une curiosité froide, ordonnée.
Une recherche de sens qu’elle n’aurait jamais admise auparavant.
Perception du vivant contaminé
Elle ne montre aucun trouble face aux infections avancées.Au contraire, une forme d’indifférence plus profonde est apparue : non pas un déni d’humanité, mais une absence totale d’empathie, remplacée par une logique presque mécanique.
Les infectés ne lui inspirent pas la peur ni le dégoût.
Juste une impression d’ordre — un ordre qu’elle tente de comprendre.
Conclusion comportementale
Pour l’organisation, Anneliese reste un agent silencieux, précis, fiable.Aucune anomalie.
Aucun signe de danger.
Aucune déviation visible.
Pour elle-même, toutefois, une ligne a commencé à bouger — très légèrement.
Une graine plantée sans qu’elle ne s’en rende compte.
Quelque chose d’infiniment discret, qui ne trouble ni son travail ni sa discipline…
…mais qui pourrait, avec le temps, commencer à prendre forme.
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